est un fanzine graphique sur les cultures de résistance. Objet hybride entre le graphzine, le livre d’art et le fanzine punk, il s’inscrit à la croisée de l’univers des free party, des cultures alternatives, de l’engagement social politique et culturel et de l’activisme artistique. Ce projet est né dans la continuité de mon mémoire de fin d’études sur la place du graphisme au sein d’une culture de résistance. L’idée de base est d’enclencher une co-création autour de ce fanzine, en organisant des ateliers créatifs et participatifs en free party régulièrement afin de récolter des témoignages, idées, interventions, textures, motifs, donc de la matière pour créer le fanzine. Chaque édition se distribuerait ensuite gratuitement à la teuf suivante et dans les milieux squats, militants et artistiques. Cette plateforme sert également à récupérer des avis et des interventions et à diffuser librement le fanzine et permettre à n’importe qui de le télécharger et de l’imprimer soi même, ce qui suit les valeurs générales du mouvement comme le partage libre, la création communautaire, la contestation et l’expérimentation. Au niveau des intentions le but est de créer quelque chose au sein de cette culture alternative, à la manière d’un fanzine punk mais dans le milieu tekno underground, donc d’intervenir dans cette culture et y développer une forme d'expression qui colle avec l’univers tout en proposant quelque chose de neuf. J'ai donc récupéré toutes sortes d'éléments et de codes graphiques du mouvement free party comme l'utilisation de motifs, trames et l'usage généralisé du noir et blanc et les détournant et en créant mon propre univers. Plus coloré, plus décalé, plus bizarre. A mi chemin entre le papier, la texture et le digital, la machine qui dérappe. Puisque c'est de musiques électroniques dont il s'agit, et pas celles qui se trouvent dans un club ou dans un festival sous le soleil, non. C'est la tekno des champs, des usines désaffectées perdues au milieu des bois, des cave sombre et humides qui m'intéresse. Et ce n'est pas pour la faire sortir au grand jour, au contraire, mais plutot proposer ma vision de ce mouvement, là où selon moi l'art se confond avec la crasse et les pieds boueux, où les basses terribles font bouillir les corps révoltés, et qui peu à peu s'organisent et se lèvent...

  • - Le but de ce projet est de matérialiser: toujours privilégier des supports matériels; imprimés, papiers, ...
  • - Le medium doit toujours rester underground: DIY; fanzine, flyers, affiches de récup, détournement, ...
  • - La diffusion de ce projet sera toujours gratuite ou à prix libre. Le but est de transmettre, véhiculer, partager, pas de faire de profit
  • - Le but est de donner la parole au mouvement, il devra être réalisé en collaboration, à travers des ateliers participatifs, collectifs et spontanés
  • - Liberté avant tout ! La participation, les choix, idées, messages sont toujours libres tant qu’ils ne véhiculent pas d’idées racistes, homophobes, xénophobes, extrémistes, religieuses, ...
  • - Les valeurs de ce projet sont celles de la free party: L’engagement, la résistance politique et culturelle, le partage, la liberté, l’autogestion, la subversion, la tolérance, l’originalité, le plaisir, ...
  • - L’esthétique sera également liée aux caractéristiques du mouvement: sombre, anticonformiste, rebelle, underground, ...
  • - Les fonctions de ce projet sont autant l’engagement politique, l’information, la documentation et la matérialisation du mouvement que d’encourager la création. Il veut inciter les initiatives et impulsions créatives et stimuler d’autres projets
  • - Le résultat est avant tout un objet d’art: malgré ses diverses fonctions, le projet est artistique et l’esthétique est fondamentale
  • - Les participants de ce projet seront anonymes et désintéressés de toute reconnaissance, publicité, rétribution, ...

à travers ce projet je cherche aussi à pousser à la création et à la participation, au fanzine, aux ateliers ou de manière générale au projet voir à l'engagement artistique ou citoyen. C’est l’idée de créer soi même sa culture, de voir autrement la free party qu’un moment et un lieu où on ne se consacre essentiellement qu’à la musique et au plaisir. Il s’agit de penser la free party comme un espace de création et de partage et également de proposer quelque chose d’autre que ce qu’on a l’habitude d’y faire, chercher à contourner la norme, de provoquer l’inattendu, de remettre en question ses habitudes et ses convictions. Puisque les gens ont trop souvent tendance à dépolitiser le mouvement et n'en faire qu'un cliché hédoniste aveuglé par la drogue il nous faut trouver de nouveaux moyens de visibiliser notre parole. Je ne cherche pas particulièrement à influencer mais plutôt à diffuser et connecter mes idées. A l’image du slogan du réseau alternatif Indymedia « Ne critiquez pas les médias, soyez les médias » ou de celui du blog militant Floraisons « Si résister à la culture dominante est la dernière chance de nous sauver alors nous avons besoin d’une culture de résistance », ce projet suit cette idée de militantisme culturel en cherchant à connecter différents mondes.

car la liberté est quelque chose qu’on atteint pas avec une clé. Pied de biche pilé car on n’entre pas dans un monde meilleur sans effraction. Le pied de biche est cette clé magique qui permet d’ouvrir toute les portes. C’est un moyen pour ceux qui ne se limitent pas aux frontières d’aller où bon leur semble, de vivre comme ils l’entendent, de briser les barrières faites pour nous contrôler. C’est un moyen pour l’être libre de franchir physiquement ces barrières auquel son esprit, lui, ne se limite pas. Ouvrir un squat, occuper des lieux délaissés, organiser une free, récupérer du matériel, peindre, photographier, créer, … Autant de manières de prendre la parole, d’imaginer d’autres façons de vivre, de créer de la liberté, de vivre sans entraves